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Santé mentale des ados en Belgique : comment repérer les signaux d’alerte et agir en famille

Santé mentale des ados en Belgique : comment repérer les signaux d’alerte et agir en famille

Santé mentale des ados en Belgique : comment repérer les signaux d’alerte et agir en famille

On va être honnêtes : la santé mentale des ados, ça fait un peu peur à beaucoup de parents. Entre les hormones, les portes qui claquent, les « laisse-moi tranquille » et les infos anxiogènes, ce n’est pas évident de savoir quand s’inquiéter… et surtout quoi faire.

En Belgique, les chiffres ne sont pas rassurants : de plus en plus de jeunes parlent de mal-être, d’angoisse, de décrochage scolaire. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en famille, on peut vraiment faire une différence. Pas besoin d’être psy. Juste présent, attentif… et un peu outillé.

Pourquoi la santé mentale des ados est sous pression (et ce n’est pas “juste une phase”)

On entend souvent : « Oh, tu sais, c’est l’adolescence, ça va passer. » Oui… et non.

L’adolescence, c’est normal que ce soit mouvementé. Leur cerveau est en travaux, ils cherchent qui ils sont, ils se comparent aux autres en permanence, ils vivent leurs émotions à 200 %. Mais aujourd’hui, il y a quelques « couches » en plus :

Résultat : certains jeunes s’en sortent, d’autres s’épuisent, d’autres encore s’isolent complètement. L’enjeu pour nous, parents, ce n’est pas de tout régler. C’est de repérer quand le mal-être dépasse le « normal » et commence à devenir dangereux.

Les signaux d’alerte à surveiller (sans devenir parano)

Ton ado ne va pas te dire : « Maman, je pense que ma santé mentale se dégrade, pourrais-tu m’orienter vers un professionnel ? » Dommage, ça nous simplifierait la vie. En réalité, ça va plutôt passer par des changements de comportement.

Quelques signaux importants à repérer, surtout s’ils durent plusieurs semaines :

Un seul signe, un jour, ce n’est pas forcément grave. On a tous des mauvaises semaines. Mais si plusieurs de ces signaux s’installent dans le temps, si tu as un « mauvais pressentiment » qui dure, écoute-toi.

Règle simple que je me suis faite avec mes propres enfants : si je me pose la question « est-ce que je dramatise ? » trois fois dans la même semaine… c’est que je dois en parler à quelqu’un de l’extérieur.

Comment ouvrir le dialogue sans braquer ton ado

Le plus dur, souvent, c’est de parler. On a peur d’en faire trop, ou pas assez. On ne sait pas comment formuler. On craint de « donner des idées » si on parle de sujets graves.

Bonne nouvelle : poser des questions n’aggrave pas la situation. Au contraire, ça peut soulager ton ado. Quelques pistes concrètes :

Quelques phrases toutes faites qui peuvent aider, à adapter à ton style :

Et si ton ado t’envoie balader ? Ça arrive. Respire. Tu peux simplement répondre : « D’accord, je te laisse tranquille pour l’instant. Mais je reste attentive, et si tu as besoin, je suis là. » Puis revenir plus tard, sans harcèlement, mais sans abandonner non plus.

Quand la situation devient urgente : les signes à ne pas minimiser

Il y a des cas où on ne peut plus attendre que « ça passe ». En Belgique, les services d’urgence et les lignes d’écoute le répètent : il vaut mieux appeler pour rien qu’attendre trop longtemps.

Consulte rapidement (médecin, pédiatre, service de santé mentale, urgences psychiatriques) si :

En Belgique, tu peux notamment :

Et non, tu ne seras pas « le parent qui exagère ». Tu seras juste le parent qui prend au sérieux la souffrance de son enfant.

À qui s’adresser en Belgique quand on s’inquiète (sans y passer des mois)

Le parcours peut sembler flou. Qui appeler ? Par où commencer ? Quelques options concrètes :

Astuce pratique : note dans ton téléphone les numéros importants (103, 107, médecin traitant, CPMS de l’école). Dans le stress, on oublie vite.

Ce que tu peux mettre en place à la maison pour soutenir ton ado

Tu ne peux pas tout régler. Mais tu peux créer un environnement qui aide ton ado à remonter la pente et à se sentir moins seul.

Quelques leviers concrets :

Chez nous, j’ai déjà fait cette phrase à mon ado : « Pour l’instant, ta seule mission, c’est de tenir le coup. Les points, les performances, on en reparlera plus tard. » Juste ça, j’ai vu ses épaules se baisser d’un cran.

Et pour les parents, on en parle ? (spoiler : tu as le droit de trouver ça dur)

Accompagner un ado en souffrance, c’est épuisant. On doute, on a peur, on dort mal, on se dispute en couple sur la « bonne manière de faire », on culpabilise.

Tu as le droit :

N’hésite pas à :

Un parent qui tient à peu près debout, c’est déjà un énorme soutien pour un ado qui vacille.

Quelques repères pour faire le point en famille

Pour t’aider à savoir où vous en êtes, tu peux te poser ces questions (sans te juger) :

Si plusieurs réponses te font mal au ventre, c’est le signal pour demander du renfort. Tu n’as pas à porter tout ça seul.

À retenir pour les jours de doute

Quelques phrases à garder quelque part, pour les soirs où tu te demandes si tu fais les choses « comme il faut » :

La santé mentale des ados, ce n’est pas une histoire de parents parfaits ni de familles idéales. C’est une histoire de liens, de petits signaux qu’on apprend à repérer, de conversations maladroites mais sincères, de rendez-vous pris même quand on n’a pas le temps.

Si tu es en train de lire ça en te disant « ça ressemble un peu à ce que je vis », garde ceci en tête : tu peux agir. Un appel, un message, une conversation ce soir dans la cuisine… Chaque petit pas compte.

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