Le batch cooking, c’est quoi au juste ?
Si tu as déjà tapé « repas rapides famille » à 18h42 un mardi soir, le batch cooking est probablement fait pour toi.
En gros, c’est simple : tu bloques 2 à 3 heures une fois par semaine pour préparer à l’avance plusieurs repas. Ensuite, le reste de la semaine, tu n’as plus qu’à assembler, réchauffer, ajouter deux-trois trucs frais… et c’est prêt.
Pas besoin d’être chef, ni d’adorer cuisiner. L’idée, c’est :
- de gagner du temps les soirs de semaine ;
- de manger un peu mieux qu’un sandwich au fromage devant la télé ;
- de dépenser moins en courses et en restos de dernière minute.
Et oui, ça marche aussi en Belgique, avec nos horaires de dingue, nos trajets boulot-école-crèche et nos supermarchés Delhaize, Colruyt, Aldi, Lidl, Carrefour & co.
Le problème : les soirs qui partent en vrille
Chez nous, ça donnait souvent ça :
- 17h45 : « Maman, j’ai faim. »
- 18h : « Mince, j’ai rien sorti du congélateur. »
- 18h15 : je fouille le frigo, je tombe sur un brocoli mou, un reste de jambon et un yaourt périmé.
- 18h30 : on finit avec des pâtes au beurre. Encore.
Résultat :
- on mangeait souvent la même chose ;
- on jetait pas mal de nourriture (coucou les légumes oubliés au fond du bac) ;
- on dépensait plus que prévu en pizzas surgelées et snacks de station-service.
Et surtout : le fameux stress de « qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » nous tombait dessus tous les jours. Pas une fois par semaine. Tous les jours.
Pourquoi le batch cooking est intéressant pour une famille belge
Je ne vais pas te vendre du rêve. Le batch cooking, ce n’est pas magique. Mais pour beaucoup de familles, ça change vraiment le quotidien. Surtout chez nous, avec :
- les trajets boulot-école parfois longs, surtout si tu prends le ring ;
- les activités extrascolaires qui tombent pile à l’heure du souper ;
- le prix des courses qui grimpe (oui, toi aussi tu l’as vu le prix du fromage râpé).
Ce que ça peut apporter très concrètement :
- Moins de charge mentale : tu ne décides pas chaque jour, tu décides une fois. Le reste, tu déroules.
- Moins de gaspillage : tout ce que tu achètes a une place dans un repas précis.
- Moins de dépenses : tu passes moins souvent au supermarché « pour deux trucs », et tu sors moins en last minute chez Quick ou dans la friterie du coin.
- Plus d’équilibre : tu peux prévoir des légumes à chaque repas, même simples, sans y penser tous les jours.
Les blocages classiques (et comment les contourner)
Souvent, quand je parle de batch cooking autour de moi, j’entends :
- « Je n’ai pas 3 heures à cuisiner le dimanche. »
- « Je ne veux pas manger la même chose toute la semaine. »
- « J’ai une petite cuisine, c’est impossible chez moi. »
- « Mes enfants sont difficiles, ils vont râler. »
Bonne nouvelle : on peut adapter.
Tu peux :
- préparer pour 3 soirs au lieu de 5 ;
- cuisiner des bases modulables (un kilo de légumes rôtis utilisé dans des pâtes, une soupe et une quiche) ;
- faire du mini batch cooking : 1 heure le dimanche + 30 minutes le mercredi ;
- impliquer les enfants dans le choix des menus (un soir « choix des enfants » par semaine).
Comment s’y mettre sans se prendre la tête
Objectif : que tu puisses tester dès ce week-end, même si tu n’as jamais fait ça.
Étape 1 : choisir 3 à 5 repas pour la semaine
Commence simple. Par exemple :
- 1 plat de pâtes ;
- 1 plat au four ;
- 1 plat « bol » / salade repas ;
- 1 plat « comfort food » (pizza maison, burger maison, gratin) ;
- 1 plat soupe + tartines améliorées.
Tu peux par exemple faire une semaine type belge très basique :
- Spaghetti bolognaise aux légumes cachés ;
- Gratin de pommes de terre, carottes et jambon ;
- Wok de légumes et nouilles ;
- Soupe de potiron + croques-monsieur ;
- Tacos maison avec restes de viande et légumes.
Astuce : prévois 1 soir « restes » et 1 soir « sauvetage » (où tu peux décaler un repas si une invitation tombe).
Étape 2 : faire ta liste de courses intelligente (version Belgique)
Une fois les repas choisis, liste tout ce qu’il te faut. Puis regroupe par rayon :
- Fruits et légumes (marché, Colruyt, Lidl, fermier…)
- Frais (yaourts, fromages, viande, œufs)
- Sec (pâtes, riz, semoule, tomates en boîte, thon, lentilles)
- Surgelés (légumes, fruits pour compotes, poisson)
Quelques astuces locales :
- Marché du samedi ou du dimanche : parfait pour faire le plein de légumes moins chers pour tes gros plats.
- Colruyt : intéressant pour acheter en quantité (grands paquets de pâtes, riz, viande à portionner et congeler).
- Lidl / Aldi : pratique pour les légumes surgelés nature (haricots, épinards, mélange pour wok).
- Marques distributeur (365, Boni, Everyday, etc.) : idéales pour les bases de batch cooking (pâtes, riz, conserves).
Étape 3 : bloquer un créneau cuisine (et l’annoncer à tout le monde)
Tu choisis ton moment. Les plus faciles :
- dimanche matin pendant que les enfants regardent un dessin animé ;
- dimanche après-midi pendant la sieste ;
- ou deux soirs de semaine, 1 heure chacun.
L’important, c’est de protéger ce créneau. Tu peux même dire :
« Dimanche de 10h à 12h, c’est ma cuisine à moi. Après, on sera tranquilles toute la semaine. »
Et tu mets :
- un podcast ;
- ta playlist préférée ;
- un épisode de série en arrière-plan si ça t’aide.
Étape 4 : cuisiner malin, pas compliqué
Le but du batch cooking, ce n’est pas de faire 5 plats sophistiqués. C’est de préparer des bases.
Par exemple, en 2 à 3 heures, tu peux :
- cuire un gros plat de pâtes (à utiliser en gratin, en salade, en plat express) ;
- rôtir une grande plaque de légumes au four (carottes, courgettes, poivrons, oignons, pommes de terre) ;
- préparer une grande casserole de soupe de légumes ;
- cuire un paquet de poulet ou de haché (en bolognaise, boulettes, émincé) ;
- préparer un gros bol de sauce tomate maison ;
- cuire du riz ou du quinoa pour deux repas.
Ensuite, tu assemblages dans la semaine :
- lundi : pâtes + sauce tomate + légumes rôtis ;
- mardi : soupe + croques-monsieur ;
- mercredi : riz + poulet + légumes en mode « bol » ;
- jeudi : gratin avec reste de légumes et viande ;
- vendredi : tacos ou wraps avec les restes.
Organisation pratique : boîtes, frigo, congélateur
Tu n’as pas besoin de 25 boîtes assorties instagrammables. Quelques règles simples suffisent.
Les boîtes
- Prends des boîtes qui ferment bien (type Ikea, Action, Hema).
- Mélange verre (pour réchauffer au four) et plastique sans BPA (pour le frigo/congélo).
- Prévois quelques bocaux pour les sauces, soupes, compotes.
Le frigo
- Conserve les plats pour 3 jours max au frigo.
- Au-delà, tu congèles en portions (par 2, par 3, par 4 selon ta famille).
- Note au marqueur sur la boîte : le contenu + la date.
Le congélateur
- Parfait pour les soupes, sauces, restes de viande cuite, légumes déjà tranchés.
- Tu peux aussi y stocker du pain, des galettes de blé, des herbes hachées.
Exemple concret d’une session de batch cooking (2h30)
Voici ce que tu peux faire en 2h30, montre en main.
Avant de commencer :
- sortir toutes les boîtes propres ;
- préparer la planche à découper, les couteaux, les casseroles ;
- préchauffer le four à 200°C.
00:00 – 00:20 : épluchage et découpe de légumes
- carottes, poireaux, pommes de terre, oignons, courgettes, poivrons…
- tu mets une partie dans un grand plat pour les rôtir, l’autre dans une casserole pour la soupe.
00:20 – 00:30 : lancer la soupe
- faire revenir oignons + légumes + eau ou bouillon ;
- laisser cuire tranquillement.
00:30 – 00:40 : lancer la cuisson des pâtes et du riz
- une grande casserole de pâtes ;
- une autre pour du riz ou du quinoa.
00:40 – 01:00 : enfourner les légumes rôtis
- légumes dans un grand plat + huile d’olive + sel, poivre, herbes de Provence ;
- au four pour 30 à 40 minutes.
01:00 – 01:20 : préparer une bolognaise
- faire revenir oignons + haché ;
- ajouter carottes râpées, courgettes en dés ;
- verser passata (marque distributeur, ça va très bien) ;
- laisser mijoter.
01:20 – 01:40 : mixer la soupe + nettoyage rapide
- tu mixes la soupe ;
- tu transvases dans 2 grosses boîtes ou plusieurs petites.
01:40 – 02:00 : portionnage des féculents, sauce et légumes
- tu répartis pâtes et riz dans des boîtes ;
- tu sors les légumes rôtis du four et tu les répartis ;
- tu laisses refroidir un peu avant de fermer les boîtes.
02:00 – 02:30 : petits bonus si tu as encore du courage
- préparer une pâte à quiche (ou utiliser une pâte prête) + garniture avec restes de légumes ;
- ou faire des muffins salés pour les lunchs ou les collations.
Adapter le batch cooking aux goûts (et aux humeurs) des enfants
Parce qu’on est d’accord : un plan parfait sur le papier ne vaut rien si les enfants boudent l’assiette.
Ce qui aide souvent :
- garder des bases simples : pâtes nature + sauce à part, légumes à part, pour que chacun compose un peu son assiette ;
- prévoir 1 ou 2 « valeurs sûres » par semaine (chez nous : spaghetti bolo et croque-monsieur) ;
- ne pas tout transformer d’un coup : introduire la méthode sur 2 ou 3 repas, pas sur 7 ;
- impliquer les enfants : « On fait quoi avec ces légumes rôtis ? Pâtes ou wraps ? »
Tu peux aussi avoir un « sas de sécurité » dans le congélateur :
- poisson pané ;
- galettes de légumes ;
- petites pizzas maison précuites.
En cas de gros flop d’un plat, tu as un plan B prêt en 10 minutes.
Combien ça fait économiser, en vrai ?
Évidemment, ça dépend de ta façon de consommer, mais en moyenne, beaucoup de familles voient :
- 1 ou 2 passages en moins au supermarché par semaine ;
- moins de repas « commandés » ou pris sur le pouce ;
- moins de légumes et de frais jetés.
Un exemple très concret :
- avant : 2 à 3 repas par semaine « improvisés » = friterie, sandwich, petits plats tout faits, environ 20 à 30 € la fois pour une famille ;
- après : ces repas sont remplacés par des plats préparés maison à l’avance, pour environ 8 à 12 € de matières premières.
Si tu fais ça ne serait-ce que 2 fois par semaine, tu peux facilement économiser entre 60 et 100 € par mois. Sans parler du fait que tu utilises mieux ce que tu as déjà dans ton frigo.
Batch cooking et vie réelle : accepter que ce ne sera pas parfait
Important : le batch cooking n’est pas un concours de performance. Tu as le droit :
- de rater une session parce que ton week-end a déraillé ;
- de ne préparer que 2 plats au lieu de 5 ;
- d’acheter certains éléments tout prêts (pâte à pizza, sauce pesto, légumes surgelés) pour t’aider.
Tu peux y aller par étapes :
- semaine 1 : tu prépares juste une soupe et une bolognaise ;
- semaine 2 : tu ajoutes un plat au four ;
- semaine 3 : tu testes les légumes rôtis et les féculents en avance.
L’idée, c’est que ça te simplifie la vie, pas que ça devienne une pression de plus.
Petit bilan : ce que le batch cooking change vraiment
Au bout de quelques semaines de test, ce que la plupart des parents remarquent :
- Les soirées sont plus calmes, parce que le repas du soir est déjà « pensé ».
- Les enfants mangent plus varié, même si ce n’est pas parfait tous les jours.
- On ouvre moins souvent les applis de livraison ou le congélateur à pizzas surgelées.
- On se sent un peu plus en contrôle, dans un quotidien qui part souvent dans tous les sens.
Tu n’es pas obligé de suivre un « plan parfait ». Tu peux piocher ce qui te convient :
- juste préparer les féculents de la semaine à l’avance ;
- ou juste les légumes ;
- ou seulement la soupe et 1 grand plat familial.
L’essentiel, c’est que tu te construises ta version à toi du batch cooking, adaptée à ta famille, à ton budget, à ta cuisine et à ton énergie du moment.
Et si tu testes ce week-end, tu peux déjà te dire : ce n’est pas « tout ou rien ». Même un seul repas prêt d’avance, c’est déjà un soir de gagné.